
© Radio France – Laura Dulieu. Article publié le mardi 6 mai 2025 par Francebleu
Deux distributeurs de 300 serviettes hygiéniques chacun sont désormais installés dans chaque collège de la Somme.
Les collégiennes de la Somme ont désormais accès à des serviettes hygiéniques sans demander à personne : les 50 collèges du département en sont dotés depuis quelques jours. Il s’agit de la généralisation d’une expérimentation mise en place dans six collèges depuis avril 2024. Une mesure bienvenue quand on sait que le fait d’avoir ses règles à l’école est un facteur de stress pour 80 % des jeunes filles en France, selon une étude Opinion Way de 2024.
C’est un petit boitier, plutôt discret, accroché au mur près des toilettes : au collège Pierre et Marie Curie à Albert, les collégiennes découvrent leurs deux nouveaux distributeurs de serviettes hygiéniques. « C’est pratique, on en prend et on file aux toilettes » s’enthousiasme Jade, élève de cinquième. Une bonne nouvelle pour elle qui est souvent tête en l’air, et qui demande à son amie Loucyana de la dépanner : « On demande à un peu tout le monde mais si personne n’en a, c’est un peu gênant« .

© Radio France – Laura Dulieu
A Pierre et Marie Curie, il a un premier distributeur dans le hall et un deuxième directement dans les toilettes des filles. L’idée selon le principal du collège Aurélien Odiot, c’est de ne plus obliger les collégiennes à demander aux adultes en cas de besoin : « Elles peuvent sans avoir à aller demander à l’infirmière, à la CPE, la vie scolaire des protections, que l’on a dans l’établissement, mais là elles deviennent autonomes pour être équipées en cas de besoin. » Une mesure logique selon la présidente du conseil départemental, Christelle Hiver : « Il était important de généraliser cette mesure, puisque dans les six collèges où l’expérimentation était en place, il y avait un très bon accueil des jeunes filles, et que cela répondait à un vrai besoin. »
Il y aura toujours quand même des protections chez l’infirmière scolaire, mais Marie-Laurence Masse espère que ces distributeurs aideront à briser le tabou qui entoure encore les règles : « Certaines parlent encore de « trucs de filles » et n’arrivent pas à prononcer le mot « règles »« . Elle se réjouit donc de ce dispositif, qui pourra aussi pallier les besoins de certaines élèves qui n’ont pas les moyens de s’acheter des protections hygiéniques.